![[Déca]danse #10 – parcours 1](https://www.theatre-vanves.fr/wp-content/uploads/2025/07/dibbouk-philippe-lebhar-06-1440x810.jpg)
[Déca]danse #10 – parcours 1
Samedi 4 octobre à 16h30 au Théâtre
Plein tarif 15€ – réduit 10€
Le spectacle
Le Théâtre de Vanves est un lieu où la danse se fabrique, se répète, s’invente. Pour vous offrir une plongée dans les processus de création, une dizaine de chorégraphes vous présentent un aperçu de leur prochaine pièce via un extrait, une étape de travail, une performance in situ…
Yasminee Lepe – Under My Blood
À travers la danse, la voix, la musique traditionnelle chilienne et la composition contemporaine, quatre femmes incarnent une réflexion sur la résistance comme principe vital.
Quelle est cette force qui a permis à l’être humain de se redresser face à la gravité ? Quelle est celle qui le pousse à persister malgré les contraintes — qu’elles soient physiques, philosophiques ou politiques ?
La pièce déploie des manifestations chorégraphiques qui font de cette énergie de vie une force de transformation.
Ses intensités variables génèrent tantôt des cohésions, tantôt des dissipations collectives, révélant des potentiels latents, d’autres possibles.
Je souhaite explorer la résistance comme une matière à part entière — avec ses textures, ses formes, ses qualités — en mobilisant le corps, la voix et les sonorités.
Mon intention est de tisser, à travers ces « manifestations chorégraphiques », des liens entre histoire collective, mémoires individuelles, esthétiques et cultures.
Philippe Lebhar – Dibbouk
Ce projet est né d’un bouleversement intime : la mort de mon père, le 12 juillet 2022. Il s’est noyé en Israël, un pays qui n’était pas tout à fait le sien, mais dans lequel il se sentait profondément chez lui. Ce drame, survenu pendant ce qui devait être des vacances, a marqué un tournant radical dans ma vie. Une rupture. Une transformation intérieure irréversible.
Dans le sillage de ce choc, une question centrale a émergé : celle de mon identité. Mon héritage culturel. Ma judéité. Des dimensions que j’avais parfois mises à distance ou laissées en suspens, et qui aujourd’hui résonnent autrement, avec urgence et nécessité.
Dibbouk est donc une réponse artistique à cette secousse. Un solo comme un espace de fouille, de réappropriation, de création. Je cherche à y tisser une parole physique, nourrie de traditions, de fragments personnels, de fantaisies et de croyances.
C’est une pièce qui croise le sensible et le spirituel, la mémoire et le mouvement, le deuil et le désir de transformation.
Un corps seul en scène, mais traversé par des présences multiples – les voix du passé, celles qu’on hérite, celles qu’on invente.
Renaud Dallet – De la buée et des chevaliers
Pour ce deuxième projet chorégraphique — après avoir composé un vocabulaire de gestes d’accueil et de soin pour le précédent projet — je vais mener un travail de recherche sur la représentation et l’expression d’un vocabulaire de gestes de tendresse et d’affection, d’après les différentes formes d’amours/amitiés pratiquées au Moyen-Age jusqu’à l’apparition du mot « crush » aujourd’hui.
L’écriture chorégraphique tentera de réactiver par un travail d’archive le Contact Improvisation des années 70.
« La forme de danse que Steve Paxton a initiée dans les années 1970 n’est que peu mentionnée : elle est partout sous-entendue, là où il est question de mouvement et de relation », Emma Bigé.
De la buée et des chevaliers est un hommage au travail de Steve Paxton, décédé en février 2024. Une exploration en trio du lien entre les joutes médiévales et le Contact Improvisation, le jeu et la relation à l’infini, à l’image des tournois de chevaliers et de la pensée chorégraphique de Steve Paxton.
À travers la dimension anarchiste de sa danse par la déhiérarchisation des parties du corps, comment les formes d’amours marginalisées transforment les pratiques performatives de l’affect en un ciment social alternatif, où se redéfinissent les relations entre êtres vivants ?