Conception Hortense Belhôte
Collaboration artistique Marcela Santander Corvalán
Production, diffusion, administration Fabrik Cassiopée – Manon Crochemore & Manon Joly
Ce cours propose de revisiter l’histoire de la « performance » en danse contemporaine en l’inscrivant dans une histoire mondiale des corps en mouvement. On essaiera ensemble d’en détourer les silhouettes, en se demandant au passage pourquoi ce cadre accueille précisément ce que nous sommes en train de faire ?
Une histoire de la performance est-elle seulement possible ? Très vite les bibliothèques ne suffisent plus. Il va falloir se déplacer. L’historien de l’art Aby Warburg et sa notion de « survivance » nous sert de guide dans cette exploration à l’aveugle du bord de la falaise.
Car de la revue nègre de Joséphine au gamelan balinais, le regard sur la performance en France a évolué au cours du 20e siècle au contact des cultures étrangères, dans un cadre colonial et post colonial qui a pris soin de dissimuler ses sources. Il en est de même pour la généalogie du cabaret féminin et queer, dont la dimension politique a été édulcorée au fil des ans par la culture pop.
Entre redécouvertes et associations, comment les liens perdus se recomposent-ils aujourd’hui grâce à la performance ? Et comment les mad studies (études des personnes qui s’identifient comme folles) peuvent venir à la rescousse d’un monde en crise schizophrénique aiguë ?
Hortense Belhôte s’attaque au mythe artistique occidental de « l’avant-garde » en l’inscrivant dans une histoire mondiale. Hortense Belhôte, actrice, autrice et professeure d’histoire de l’art, a pour spécialité la « conférence performée ». Elle a d’ailleurs créé une amusante web série sur Arte Merci de ne pas toucher. A travers ces conférences, elle réalise des (re)lectures « volontiers féministe, queer et libertaire ». Mais dans son « cours spectaculaire » intitulé Performeureuses, elle revisite l’histoire de la « performance » en danse contemporaine. Hortense Belhôte propose de voir autrement les chorégraphies dites « d’avant-garde » et d’y apposer un regard décolonial. Car, selon elle, la danse contemporaine s’est constituée comme discipline « moderne » au fil de la découverte et de l’appropriation de théâtralités venues d’ailleurs, et aurait ainsi évolué dans un cadre colonial et postcolonial qui a pris soin de dissimuler ses sources. Cette conférence performée est donc selon elle l’occasion d’accéder « à une réunification salutaire où l’écoféminisme s’accorde au son du duende andalou et où le queer embrasse la mami wata ».
Hortense Belhôte est comédienne pour le théâtre et le cinéma et a enseigné l’art dramatique dans des conservatoires parisiens. Elle a travaillé également sur des spectacles musicaux avec le chef d’orchestre Hacène Larbi (Les Nuits), le chorégraphe Mark Tompkins (Show Time ! a musical), le performeur Mathieu Grenier (#NALF l’opéra), et la comédienne Sarah Cohen-Hadria (Kissing Nodules).
En danse contemporaine, elle est interprète depuis 2017 sur Footballeuses de Mickaël Phelippeau, dont la compagnie accueille désormais certaines de ses conférences spectaculaires.
Titulaire d’un Master 2 en histoire de l’art, elle a longtemps enseigné dans des écoles de design, de marché de l’art et des universités. A la croisée de ses pratiques, elle s’est créée une forme sur mesure. Une histoire du foot féminin tourne depuis 2019 dans le réseau des scènes subventionnées et dans le cadre d’actions culturelles hors les murs, tandis que L’érotisme dans l’art classique a donné lieu à une adaptation web série pour Arte : Merci de ne Pas Toucher. En 2019 est créé Histoires de Graffeuses sur une commande du Centre Dramatique National de Besançon, et en 2022 Performeureuses, une histoire de la performance en danse contemporaine sur une commande du Théâtre de Vanves pour le festival Artdanthé.
Hortense Belhôte travaille actuellement sur plusieurs projets de conférences spectaculaires : 1664, déboulonnage en règle de l’absolutisme de Louis XIV (création 2022) ; Et la marmotte ? une approche historique et sociologique de la montagne (commande du Centre chorégraphique national de Grenoble CCN2 – création automne 2022) ; Portrait de famille, 1789 sur les figures oubliées de la révolution française (création 2023).
Crédit photos : Fernanda Tafner
Réalisation du site internet : PixelPoetry [ www.pixelpoetry.fr ]
Conception graphique : Beolitik [ www.beolitik.com/ ]
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