MONOLITHE NOIR : Antoine Pasqualini
BATTERIE : Jakob
Un œil distrait pourrait, rapidement, lire dans le nom de Monolithe Noir une référence assez basique aux grandes figures des univers futuristes, née de l’équation classique qui veut que science-fiction = synthétiseurs. Ce serait oublier que, contrairement aux robots, androïdes ou autres Replicants, froides machines condamnées à imiter des Terriens dont ils ne comprennent pas grand-chose, le monolithe de Kubrick dans 2001, où Antoine Pasqualini est allé chiper son nom, est une proposition bien plus subtile. Totem opaque balancé au milieu d’une humanité naissante, il est tout à la fois l’incarnation concrète du mystère des confins et le miroir sombre de notre bestialité. Il est glacial et brûlant, anguleux et organique, extraterrestre et terriblement familier. Tant de points de tensions et d’enrichissants paradoxes qui traversent également Moira, le nouvel LP de Monolithe Noir. Il nous y promène sans cesse entre rigueur synthétique, concrétions expérimentales et secousses acoustiques, enchaînant, empilant, percutant les univers musicaux les uns aux autres sans s’excuser de n’avoir pas choisi entre tous ces mondes.
Batteur de formation, passé par les inévitables groupes de rock, aguerri par des projets aux ambitions et aux univers de plus en plus étendus (le groupe Arch Woodmann, notamment, qu’il pilota le temps de trois albums), Antoine Pasqualini met toute cette biographie musicale déjà étoffée au service de Monolithe Noir. Si l’exercice est personnel, il ne s’est pas fait en totale solitude, et Moira s’ouvre aux voix de quelques camarades artistes qu’on qualifiera sans trop se forcer de “pairs” (la Britannique Rozi Plain sur l’envoûtant Blinded Folded, l’Américain Peter Broderick pour l’intimiste By Twos et la Belge Elsie dx, le temps d’un Valslava hanté) eux aussi baignés des mêmes besoins de ne pas se contenter d’une seule couleur, d’une seule tonalité. Imprévisible par nature, surprenante par choix, la musique de Monolithe Noir échappe aux qualificatifs éculés qui segmentent nos collections de disques, mais pioche allègrement dans des répertoires bien balisés : du prog à l’ambient en passant par l’électronique ou le folk, en allant fouiller au passage dans les trésors cachés de la library music italienne. Sans jamais se planquer derrière un paravent de complexité factice, elle s’adresse surtout à nous, directement. Kubrick serait fier.
Crédit photos : Victor Pattyn
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