Conception & interprétation : Jeanne Brouaye
Solo tiré du dyptique J’épuiserai le blanc, également composé du duo Foghorn.
Pièce pour des tasseaux, une personne et des micros. L’opération consiste à construire un paysage/maison une sorte d’abri avec des tasseaux de bois et à le consacrer par le rituel. Jeanne Brouaye part de gestes d’usage : assembler, nouer, hisser. Et peu à peu, elle crée un espace poétique où le corps dansant vient animer (dans le sens de donner vie) cette architecture symbolique qui ne comporte aucun mur : une façon pour elle de dynamiter l’idée de frontière et de nation et de revendiquer sur le plan symbolique la nécessité des espaces ouverts.
« En septembre 2016, j’ai initié un cycle de recherche sur les notions de révolte et d’impuissance dans les sociétés contemporaines. J’ai cherché à épuiser le sujet sur le plan théorique pour en dégager une forme esthétique singulière qui proposerait une direction vers des mondes possibles. La révolte étymologiquement signifie faire retour sur soi. C’est donc dans un premier temps une opération solitaire. Quant au sentiment d’impuissance, je l’associe à l’avantage qu’un projet politique peut en retirer quand des populations entières ont assimilé l’idée de leur propre inutilité. Définir les contours d’une « révolution » intime, opposer au sentiment d’impuissance un geste performant qui permette de sortir de la sidération, donc de l’absence d’action, comprendre ce qu’il est important de réclamer au monde pour que le théâtre au sens large soit encore et toujours le lieu possible d’une reconstruction, telle fut la direction prise. Rapidement, j’ai souhaité me relier à des questions de structures, de relation aux espaces que l’on habite et je me suis penchée sur l’architecture. J’ai décidé que mon travail formel aurait à voir de près ou de loin avec les enjeux soulevés par l’habitat. Inspirée par l’architecture spontanée, j’ai choisi d’entrer physiquement en relation avec le bois et la laine (deux matériaux d’usage, d’origine organique, aux propriétés différentes : dure et végétale pour le bois, molle et animale pour la laine) qui ont ceci de commun d’avoir été utilisés par les premiers hominidés pour s’habiller et s’abriter. Et de les faire rentrer en résonnance avec d’autres matériaux au croisement de la danse, de la musique et de la littérature pour faire surgir au plateau un petit monde. De cette recherche ont émergé deux formes courtes autonomes mais complémentaires, un solo et un duo tout à fait distincts dans leur organisation et dans leur esthétique mais dont le dénominateur commun reste l’habitat au sens large. »
Jeanne Brouaye
Jeanne Brouaye est une artiste française qui vit entre la France et la Belgique. Sa pratique dans le champ des arts scéniques est plurielle : elle s’est formée à la danse contemporaine, au théâtre, à la musique. Après des études de Lettres Modernes à Paris 3, elle entre à l’ENSATT (école nationale supérieure des arts et technique du théâtre) à Lyon. Parallèlement, elle suit la formation continue du danseur au CND de Lyon et s’entraine au CCN de Rillieux la Pape auprès de Maguy Marin qui restera une source d’inspiration forte. À sa sortie de l’Ensatt, elle intègre la troupe du TNP de Villeurbanne dirigée par Christian Schiaretti, où elle développe une solide expérience du plateau en tant que comédienne. Cinq ans plus tard, elle quitte la troupe et reconfigure sa pratique en renouant plus officiellement avec le milieu de la danse qu’elle n’a jamais vraiment quitté et celui de la musique. En tant qu’interprète, elle collabore avec la chorégraphe Olivia Grandville, qu’elle assistera également, le metteur en scène/chorégraphe Pietro Marullo, le vidéaste Pierre Amoudruz, la chorégraphe/danseuse Agniezka Ryszckiewicz, le metteur en scène Robin Renucci, le Groupenfonction, le Collectif ildi eldi. Elle participe, en 2013, au programme européen, La nouvelle école des maîtres avec la chorégraphe argentine Constanza Macras. En 2015, elle crée en tant qu’auteure-interprète ELECTRIC BLUE GIRL, un projet musical Folk/rock avec le musicien/créateur sonore Baptiste Tanné, à la suite de quoi, le besoin de faire la synthèse de toutes ces pratiques s’affirme. En septembre 2016, elle devient artiste accompagnée par Boom’structur, un pôle de recherche et d’accompagnement pour jeunes créateurs en art de la scène, où elle jette les bases d’un projet scénique au format multiple et singulier qui s’articule autour des notions de révolte et d’impuissance.
Crédit photos : DR
Réalisation du site internet : PixelPoetry [ www.pixelpoetry.fr ]
Conception graphique : Beolitik [ www.beolitik.com/ ]
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