SAXOPHONES/CLARINETTES Morgane Carnet
CLARINETTES/K7 Jean-Brice Godet
VIBRAPHONE PRÉPARÉ Luca Ventimiglia
PIANO PRÉPARÉ Alexandre du Closel
En 1969, le compositeur et instrumentiste américain Terry Riley réalise une de ses oeuvres les plus importantes pour saxophone soprano dans l’album Poppy Nogood and The Phantom Band. Il y reprend le principe, inauguré par Pauline Oliveros en 1966, de l’utilisation du Time-Lag Accumulator, ancêtre analogique du Delay et multiplie en temps réel les couches de saxophones et de claviers. Jouant ainsi avec un immuable groupe fantôme, faux-semblant de lui-même, il crée une des premières pièces d’ambiant, ouvrant la voix à Brian Eno et Robert Fripp, entre autres.
En reprenant les principes d’accumulations et de répétitions de la pièce Poppy Nogood and The Phantom Band de Terry Riley, le quatuor FANTôME part d’un postulat clair de réinterprétation des codes de la musique répétitive américaine en y incorporant les couleurs du free jazz et les textures contemporaines des instruments préparés. L’instrumentation inhabituelle prend ici tout son sens : fonctionnant comme deux duos asymétriques (clarinette + piano / saxophone + vibraphone), chaque musicien peut ici se tenir comme spectre, jumeau ou reflet de l’autre, enrichissant les contrechants minimalistes de motifs répétitifs en constante mutation, expansion, filtration puis recomposition. Ici, l’œuvre devient unitaire et continue, la forme suit l’évolution temporelle du son, le fond « sonore » et la forme « structurelle » deviennent indissociables. Sorte de microcosme fermé sur lui-même, les éléments sonores s’y succèdent incessamment dans un débit perpétuel, en symbiose avec l’évolution de la matière. Entre expérience quasi-méditative et super-timbre organique, l’ensemble de ces événements musicaux inlassablement corrélés forme un unique événement musical inédit et renouvelé à chaque concert.
Morgane Carnet
Après des études classiques en clarinette au Conservatoire de Caen, Morgane Carnet étudie le jazz et les musiques improvisées aux Conservatoires du 13ème et du 9ème arrondissement de Paris, puis est diplômée au Conservatoire de Montreuil en 2016. Musicienne, saxophoniste, clarinettiste, chanteuse, elle co-dirige et/ou joue dans divers projets comme Qonicho Ah! et Qonicho B!, Selen Peacock, 4L, FANTôME, Infernale Momus, Dilo Roman. On peut aussi l’entendre dans Futura Experience aux cotés, entre autres, de Jean-Francois Pauvros, Sylvain Kassap, Michel Edelin, Sophia Domancich, dans Healing Orchestra, projet de Paul Wacrenier, et dans l’Ensemble Bibendum. Elle a collaboré avec la conteuse Muriel Bloch au sein du roman musical Le Souffle des Marquises. Depuis deux ans, Morgane se passionne pour les rencontres improvisées et en organise régulièrement à Paris, notamment au Petit Balcon. Ainsi, elle a pu jouer avec de nombreux musiciens talentueux tels que Magic Malik, Fred Briet, Sylvaine Hélary, Eve Risser, Simon Henocq, Aymeric Avice, Yann Joussein, Yoram Rosilio, Benjamin Sanz et tant d’autres. Elle est par ailleurs co-fondatrice et membre du récent et dynamique collectif de musiciens improvisateurs 2035. En 2019, elle intègre le nouvel Orchestre National de Jazz de Fred Maurin. La saxophoniste participera en 2020 au projet The Bridge – a transatlantic network for creative music avec Jozef Dumoulin, Fanny Lasfargues, Damon Locks et Macie Stewart.
Jean Brice Godet
Après des études ponctuées par un master de recherche en informatique musicale (Université Pierre et Marie Curie / IRCAM), le clarinettiste Jean-Brice Godet devient un des musicien phare de la scène improvisée française et européenne entendu entre Paris, Berlin et New York aux côtés de personnalités aussi diverse que Bernard Lubat, Louis Sclavis, Joëlle Léandre, mais aussi Anthony Braxton, Fred Frith, Jean-Luc Guionnet, Mike Ladd, Pascal Niggenkemper, les collectifs COAX, 11h11, le Tricollectif, le Collectif 2035, l’ARBF, Umlaut… Il est aussi un des membres importants de la nouvelle scène, comme en témoigne ses participations aux Quatuor Watt et à l’ONCEIM ainsi qu’à Pan-G, à l’ONJ d‘Olivier Benoit et à Ping Mahine le grand ensemble de l’actuel directeur de l’Orchestre National de Jazz, Fred Maurin. Parallèlement à ses activités de sideman, il mène plusieurs projets soit strictement musicaux comme Mujô le quartet composé de musiciens new-yorkais et européens (qu’il fonde en 2012), Lignes de Crêtes (avec Sylvain Darrifourcq et Pascal Niggenkemper) et collabore avec des artistes chorégraphiques et/ou visuels. Conjointement avec ses activités de clarinettiste interprète et improvisateur, il développe, depuis 2015, un travail sonore avec l’utilisation de dictaphones, de K7 et de radios, ce qui l’amène à travailler de plus en plus avec le spectacle vivant. Après une dizaine de concert, ce travail se concrétise sous la forme du solo Épiphanies avec un CD édité sur le label Gigantonium en mars 2018.
Luca Ventimiglia
Luca Ventimiglia est un vibraphoniste, improvisateur et compositeur italien, actif sur la scène des musiques improvisées à Paris. Il a étudié les percussions classiques au Conservatoire Nationale Benedetto Marcello de Venise. Dans le domaine de la musique classique et contemporaine, il a joué comme percussionniste avec plusieurs orchestres et ensembles. C’est au cours de workshops que se manifeste son intérêt pour les musiques improvisées et radicales : il commence dès lors à explorer les démarches créatives et les compositions impromptues par la recherche d’un langage, matière sonore et forme, grâce au vibraphone préparé et à l’électronique. Il s’installe à Paris en 2014 et s’ancre activement sur la scène française des musiques improvisées. En 2018, il co-fonde le collectif parisien 2035. Il participe également au programme d’échange d’artistes Franco-américain The Bridge avec lequel il tournera en France et aux Etats-Unis en compagnie de musiciens français (Simon Henocq, eRikm) et chicagoans (Julian Kirshner, Peter Maunu). Actuellement, Luca poursuit de nombreux projets sur la scène parisienne tel que Where is Mr. R ?! (avec Basile Naudet et Augustin Bette), Club Sieste (avec Basile Naudet, Augustin Bette, Maxime Petit et Simon Henocq), Tu Préfères (avec Thomas Zielinski et Benoît Joblot), Tribalism3 (avec Yann Joussein et Olivia Scemama), Fantasia nel Dessert (avec Simon Henocq), Camoufler (avec Johan Saint, Louis Prado et Basile Naudet), Phanes (avec Augustin Bette), Karillon (avec Benoît Joblot, Thimothée Quost, Etienne Renard et Sol Léna-Schroll)… et multiplie les rencontres, improvisées ou non : Richard Comte, Thimothée Quost, Eve Risser, Jean-Luc Guionnet, Bertrand Denzler, Tom Malmendier, Jakob Warmenbol, Léo Dupleix…
Alexandre du Closel
Né en France en 1993, il débute le piano à l’âge de 14 ans. En 2011, il intègre l’American School of Modern Music où il étudie avec Peter Giron, Rick Margitza et Bernard Vidal. Il suit, parallèlement, les cours de Franck Amsallem et Helène Tysman. Dès 2015, il s’oriente vers la musique improvisée puis fonde le sextet Nahima. S’en suit toute une série de projets et collaborations où priment les esthétiques expérimentales, tels que le duo Strie, le Rising Cloud Orchestra de Jean Galmiche, le trio Dicht avec Thimothée Quost et Thomas Zielinski. Il diversifie aussi son répertoire en jouant notamment avec l’ensemble Voix d’Exil et le chanteur Hugo Jardin. Alexandre du Closel a donné de nombreux concerts en France, Belgique, Italie, Allemagne, Suisse. En 2018, il co-fonde le collectif de musique improvisée 2035 et travaille actuellement sur Astrophore, solo pour piano préparé et pierre volcanique.
Crédit photos : DR
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