Conception, chorégraphie Marta Izquierdo Muñoz
Assistant chorégraphie Éric Martin
Interprètes Mina Serrano et Ébène
Régisseur général et régisseur lumières en tournée Alessandro Pagli
Création lumières Anthony Merlaud
Création Son Benoist Bouvot
Espace scénographique Alexandre Vilvandre
Accessoires : François Blaizot et Pascal St André
Design Casques Éric Martin
Dramaturgie Robert Steijn
Dioscures est la réunion de deux performeurs-danseurs autour des figures mythologiques qu’ils inspirent à la chorégraphe. D’une part les Titans de la mythologie grecque, ces colosses archaïques qui habitaient l’Olympe avant d’en être chassé par Zeus et sa fratrie divine et, d’autre part, la figure héroïque et tragique des inséparables jumeaux Castor et Pollux. Comme tous les personnages auxquels Marta Izquierdo s’intéresse, ils comportent une certaine ambiguïté. Ainsi, l’étymologie du nom Titan est « celui qui habite dans les cieux », mais le même nom serait aussi à l’origine du mot « Satan » en hébreu. Quant à Castor et Pollux, ils évoluent alternativement dans le monde des vivants et des morts.
Mina Serrano habite à Madrid, Ébène à Toulouse. Ils partagent une taille imposante, un jeune âge et apparaissent comme deux frères Titans qui auraient été séparés par une montagne, non pas l’Olympe, mais les Pyrénées. Mais ces géants-là, loin d’une virilité monolithique, sont androgynes et permettent un décalage entre la figure et l’interprète. Le projet les expose en miroir, dans des jeux complexes de reflets diffractés, mêlant registres et langages chorégraphiques.
Votre nouvelle création Dioscures explore la gémellité et la masculinité à partir de figures mythologiques. Vous y mettez en scène deux interprètes ont un parcours singulier. Pourriez-vous revenir sur l’histoire et la genèse de ce duo ? J’ai d’abord rencontré Mina à Madrid en 2018, lorsque j’étais artiste associée au Naves Matadero (Centre International des Arts Vivants) alors dirigé par Mateo Feijoo. J’étais en résidence sur un projet impliquant un ensemble traditionnel de danse de bâton et j’ai donné des ateliers durant lesquels j’ai proposé aux participants de « construire leur propre tradition ». J’ai rencontré Mina durant ces ateliers. Je me souviens qu’iel était très libre dans sa démarche artistique et sa manière de traiter le genre me paraissait vraiment intéressante. L’année suivante, Mateo m’a proposé de chorégraphier et mettre en scène un cabaret avec un collectif LGBT de Madrid dont Mina faisait partie et nos échanges se sont intensifiés. Quelque mois plus tard, j’ai mis en place à Toulouse le projet des «Laboratoires all Styles» qui invite des danseur·euses semi-professionnel·les venant d’horizons chorégraphiques divers à participer à un laboratoire de recherche durant lequel les participant·es se transmettent mutuellement leurs pratiques de danses. J’y ai rencontré Ebène, merveilleux vogueur originaire de Côte d’Ivoire, alors tout juste majeur. Après les deux premiers volets de mon triptyque sur les communautés féminines, j’ai eu intuitivement envie de travailler avec ces deux jeunes danseur·euses. Iels me sont naïvement apparus comme deux colosses, deux statues grecques imposantes, deux sculptures en mouvement qui m’ont donné envie de travailler sur la masculinité, mais de notre point de vue à tous les trois. Je les ai rapidement imaginés en Titans, ces divinités géantes et primordiales dotées d’une force incroyable, mais aussi comme des jumeaux·elles de fiction.
Deux performeurs impressionnants qui sont tous deux fascinants parce que suivant leur tonus, leur intention, leur plasticité corporelle, ils donnent différentes interprétations de la masculinité.
Venue à la danse sur le tard après des études de psychologie à Madrid, sa ville natale, Marta Izquierdo Muñoz pratique la danse (ballet, jazz, contemporain, flamenco, clubbing) avant de signer ses premiers projets personnels à partir de 2007 et créer sa compagnie [lodudo] producción.
Son langage chorégraphique peut-être décrit comme une danse concrète caractérisée notamment par divers changements de dynamiques et de qualité de mouvements : de l’extrême lenteur au très véloce, jusqu’à des états proches de la transe ; combinaison du fluide et du saccadé ; d’un travail sur le détail aux effets de masse.
Si tout, dépouillé de son apparence ostentatoire, est potentiellement matière à dérision, il est souvent difficile de dissocier le comique du tragique.
Ses premières créations sont le fruit de collaborations artistiques régulières (Samuel Pajand, Frans Poelstra, Mark Tompkins) ou occasionnelles (Noriko Sunayama, Junko Fuchigami, Jean-François Pauvros), musiciens ou performeurs polymorphes, choisis pour leur capacité non seulement à traverser plusieurs genres ou disciplines artistiques, mais également à se réinventer chaque fois sous une nouvelle forme. La rencontre consiste alors souvent à se déstabiliser mutuellement en décontextualisant le travail au contact de l’autre, dans un jeu perpétuel entre identité réelle et construite.
Crédit photos : Lodudo
Réalisation du site internet : PixelPoetry [ www.pixelpoetry.fr ]
Conception graphique : Beolitik [ www.beolitik.com/ ]
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